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Libération

SOS pingouins en Afrique du Sud.

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Après le naufrage d'un tanker, des milliers de palmipèdes sont évacués.
publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Johannesburg

de notre correspondante

"On va s'occuper des pingouins, d'accord, mais il ne faudrait pas oublier les hommes." Dans le journal du soir de la SABC 3, l'une des chaînes de la télévision nationale, le 1er juillet, un militaire ne cache pas sa mauvaise humeur. Sur une plage de Robben Island, la célèbre île-prison qui fait face à la ville du Cap, il aide, avec des bénévoles et des défenseurs de l'environnement, à sauver des milliers de pingouins englués. Les animaux sont placés, un par un, dans des boîtes ventilées, puis transportés par bateau et par camion vers la côte, pour être lavés et soignés.

A la rescousse. L'armée sud-africaine a l'habitude de jouer les pompiers. Elle participe aux rapatriements incessants des centaines d'immigrés mozambicains qui affluent au nord du pays. Ses troupes servent de renfort à la police, partout dans le pays, pour lutter contre la criminalité. Mais, pour ce militaire, les manchots, c'en est trop. Les "hommes" auxquels il fait allusion sont les banlieusards noirs et métis, dans les townships du Cap, qui font les frais depuis plusieurs semaines de la guerre opposant des chauffeurs de taxis à une compagnie de bus concurrente avec un bilan de 5 morts et plus de 30 blessés en trois mois.

L'armée de terre, mais aussi la marine nationale et les services pénitenciers du Cap ont été appelés à la rescousse pour lutter contre la marée noire. Depuis le naufrage, le 23 juin, d'un cargo nommé Treasure, des nappes de mazout se sont lentement dispers