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Libération

Vers un putsch constitutionnel en Serbie

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Milosevic tente une réforme pour se maintenir au pouvoir.
publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Les deux Chambres du Parlement fédéral yougoslave ont été convoquées à la hâte, aujourd'hui à Belgrade, pour débattre d'une réforme constitutionnelle qui permettrait au président Slobodan Milosevic, inculpé depuis un an de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, de se maintenir au pouvoir à l'expiration de son mandat. Selon la Constitution actuelle, adoptée en 1992, le mandat de Milosevic, élu pour quatre ans par le Parlement, expire en 2001 et n'est pas reconductible. L'homme fort de Belgrade ne peut pas non plus briguer le poste de président de la Serbie, qu'il a dirigé pendant dix ans.

Selon radio B2-92, les députés devraient en même temps décider de l'élection au suffrage universel du président de la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) qui était jusqu'à présent élu par les deux Chambres du Parlement; ainsi que celle des députés de la Chambre haute, la Chambre des républiques, qui étaient eux jusqu'à présent désignés par les Parlements de Serbie et du Monténégro.

Ce n'est pas la première fois que le régime de Milosevic essaie d'imposer l'élection au suffrage universel du président fédéral. Il avait dû retirer un tel projet pendant l'été 1997 devant l'opposition du Monténégro qui estimait qu'il portait atteinte au principe d'égalité entre les républiques. Le système actuel prévoit qu'un mandat sur deux, la fonction suprême soit confiée à un représentant de l'une ou l'autre république. En cas d'élection au suffrage universel, aucun représentant monténégrin n'a vraiment d