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Libération

Bové en Colombie: gardarem la coca

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Le leader paysan prône une réforme agraire, avant toute défoliation.
publié le 8 juillet 2000 à 2h55

Après Seattle, Davos et Millau, José Bové poursuit sa tournée mondiale en Colombie. A l'invitation de Via Campesina, mouvement social paysan, le héros de l'antimondialisation est arrivé jeudi à Bogota, où il a immédiatement condamné le "Plan Colombie", projet de lutte antidrogue très largement financé par les Etats-Unis, à hauteur de 1,3 milliard de dollars, et basé sur la défoliation des cultures de coca. Sa visite débute à la veille d'une rencontre entre officiels colombiens et européens pour discuter d'une participation des Quinze à ce plan.

Selon José Bové, il ne s'agit que d'un "plan militaire sans objectif de paix ni de développement, qui va faire de la Colombie un nouveau Viêt-nam, sous le contrôle complet des Etats-Unis". Allusion aux dégâts causés par la défoliation. D'autant que le Miami Herald et le New York Times ont affirmé que les Etats-Unis auraient imposé aux Colombiens l'emploi d'un herbicide d'un nouveau genre, aux conséquences sur l'environnement et la santé encore mal évaluées: le Fusarium oxysporum. Ce champignon divise la communauté scientifique et la presse colombienne, même si son efficacité éradicatrice ne fait guère de doute. Bové peut donc à son aise défendre sa solution de rechange: une réforme agraire.

La Colombie reste de loin le premier pays exportateur de cocaïne avec 120 000 hectares de cultures de feuilles de coca et 400 tonnes de poudre produites par an, dont 80 % arrosent le marché américain. En Europe, la consommation annuelle de drogue a é