Poutine fera aujourd'hui devant le Parlement son premier discours sur l'état de la nation. Selon des extraits de son message, publiés jeudi par l'agence Interfax, le président russe critiquera le bilan des années Eltsine et défendra sa vision d'un pouvoir fort. Il dénoncera "le manque de règles communes respectées par tous et le climat d'arbitraire" et plaidera pour un Etat fédéral fort, qu'il a entrepris de restaurer en Russie. Il reviendra aussi sur la "menace terroriste" justifiant la guerre menée en Tchétchénie.
Moscou de notre correspondante
Pour Vladimir Poutine, le monde se divise en deux catégories: les siens et les autres, les "ennemis". Les siens doivent l'aider à faire passer ses "réformes". Les autres, qui se mettent en travers de son chemin, doivent être neutralisés. Ainsi pourrait-on résumer la politique du nouveau maître du Kremlin qui vient de fêter ses cent jours au pouvoir.
Lors de sa campagne électorale, Poutine avait promis "une dictature de la loi". Ses opposants aujourd'hui - les dirigeants du groupe de presse indépendant Media Most, l'ennemi numéro un du moment, ou encore le réformateur Grigori Iavlinski - dénoncent l'émergence d'un "Etat policier", voire le retour au "totalitarisme". Sans aller jusque-là, on voit clairement apparaître les germes d'un régime autoritaire.
"Renforcer l'Etat". Eltsine était un stratège de la politique. Tel un maître d'échecs, se fiant à son intuition, il calculait ses coups, montait des contre-attaques éclairs et finissait pa