Le gouvernement monténégrin a rejeté, vendredi à Podgorica, les nouveaux amendements à la Constitution yougoslave renforçant le régime de Slobodan Milosevic. Il a appelé le Parlement monténégrin, qui se réunissait vendredi soir, à refuser toute loi fédérale adoptée sans son consentement. Le projet de résolution soumis par le gouvernement aux députés déclare: "Le Parlement ne reconnaît pas et n'accepte pas les changements de la Constitution yougoslave, car ils ont été adoptés par un Parlement illégal et illégitime contre la volonté majoritaire des citoyens du Monténégro et par une grossière violation des droits constitutionnels de la république du Monténégro." Il appelle "toutes les institutions" d'Etat monténégrines "à agir en accord avec la résolution et à ne pas exécuter les décisions prises par les institutions fédérales illégitimes et illégales". Le projet demande aussi à l'armée, la seule institution fédérale encore présente au Monténégro, de rester neutre.
Les relations sont tendues entre Belgrade et Podgorica depuis l'élection, en octobre 1997, du jeune réformateur Milo Djukanovic à la présidence monténégrine et la victoire de la coalition qu'il dirige aux législatives du printemps 1998. Empêché d'élire lui-même sa délégation à la Chambre haute du Parlement fédéral, le Parlement monténégrin boycotte depuis deux ans les institutions fédérales qu'il considère comme illégales.
Le gouvernement monténégrin estime que l'instauration, jeudi, du suffrage universel pour élire le