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Libération

Les colons juifs redoutent de faire les frais d'un accord

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Israël cherche à rassurer la plus ancienne implantation.
publié le 8 juillet 2000 à 2h55

Ofra envoyée spéciale

Il espérait une ovation, il ne recueillit que de maigres applaudissements mêlés de sifflements. Les colons n'ont pas pardonné à "Bibi" d'avoir "trahi" en abandonnant des bouts de ce qu'ils considèrent être la terre d'Israël. Pour sa première sortie publique depuis son échec électoral de mai 1999, Benjamin Netanyahou a préféré jouer profil bas, jeudi soir à Ofra, cette colonie juive de Cisjordanie qui fêtait ce soir-là le vingt-cinquième anniversaire de sa création. Premier point de colonisation juive créé au nord de la Cisjordanie, Ofra est considérée comme la "mère" des implantations juives. Elle est si "indéboulonnable" qu'Ehud Barak s'était empressé d'affirmer, peu après sa victoire électorale: "Ofra restera pour toujours sous souveraineté israélienne." A l'heure où Israéliens et Palestiniens s'apprêtent à négocier le moindre caillou de la région, les 2 500 colons d'Ofra aimeraient bien que leur Premier ministre se souvienne de cette promesse. "Bibi", en tout cas, était là pour leur montrer qu'ils pouvaient compter sur lui.

"Menace vitale". Et sur les militaires aussi. Face à l'amphithéâtre, une vaste pelouse sur laquelle avaient été disposées un millier de chaises bleues et blanches - les couleurs d'Israël - le commandant de la région n'a prononcé que quelques mots. Brefs mais efficaces: "Tsahal (l'armée israélienne, ndlr) est avec vous." La foule l'a acclamé. La veille, le chef d'état-major de l'armée, le général Shaul Mofaz, avait tenté de calmer le