Menu
Libération

Offensive tchétchène annoncée.

Article réservé aux abonnés
Des centaines de civils fuient la ville de Goudermes.
publié le 10 juillet 2000 à 2h57

Moscou de notre correspondant

Piratant une fois de plus l'antenne de la télévision tchétchène censée être contrôlée par les Russes, le président Aslan Maskhadov est apparu jeudi sur les écrans pour annoncer une nouvelle offensive d'envergure, affirmant que la ville de Goudermes serait reprise d'ici à aujourd'hui lundi et conseillant aux femmes et enfants de "quitter" la ville "le plus rapidement possible". Goudermes n'est pas seulement la deuxième ville de la Tchétchénie, c'est une ville quasi intacte dont l'iman Kadyrov, nommé depuis administrateur de la Tchétchénie par Poutine, avait donné les clés aux Russes sans combattre. Et c'est elle qui, aujourd'hui, en abritant l'administration prorusse est devenue, de fait, la capitale tchétchène, Grozny, étant en ruines. Le choix de reprendre Goudermes est donc chargé de tout un poids symbolique. Et si les forces indépendantes parvenaient à leurs fins, l'impact serait considérable.

Exode. On n'en est pas encore là. Hier soir, aucune opération n'était encore lancée sur Goudermes, mais les forces russes prennent très au sérieux les propos du président Maskhadov. La population aussi. Suivant les directives du président tchétchène, renforcées par l'arrivée discrète d'émissaires venus prévenir la population d'assauts imminents, ils étaient des centaines ce week-end à encombrer les routes. Sur le grand axe conduisant de Grozny au Daguestan, les Russes ne laissaient passer aucun véhicule et partout, dans une ambiance électrique, on vérifia