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Libération

A Jolo, Abu Sayyaf fait monter les enchères

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Trois membres de France 2 aux mains des rebelles musulmans.
publié le 11 juillet 2000 à 2h59

Les chefs du groupe rebelle philippin Abu Sayyaf n'ont pas la même pratique de l'interview que les journalistes occidentaux, mais ils savent très bien les utiliser. Partis sur l'île de Jolo pour interroger Ghalib Andang, en passant pourtant par un intermédiaire réputé sûr, les trois envoyés spéciaux de France 2 l'ont appris à leurs dépens. Maryse Burgot, le cameraman Jean-Jacques Le Garrec et le preneur de son Roland Madura, arrivés à Manille samedi soir, sont retenus depuis dimanche sur l'île de Jolo par des hommes armés qui se réclament du MILF, le Front Moro de libération islamique, selon France 2. Maryse Burgot a en effet pu joindre Paris grâce à son téléphone satellite. Le temps de dire que l'équipe est en bonne santé, mais qu'elle grossit désormais de trois précieux membres le stock hétéroclite d'otages que s'est constitué Abu Sayyaf depuis le 23 avril. Le groupe islamiste dispose désormais de quarante personnes dont une dizaine de touristes étrangers (parmi lesquels deux Français), quatre journalistes et treize prêcheurs évangélistes philippins, sans compter ceux qui n'ont fait qu'un court séjour dans la jungle de Jolo, par chance ou pour avoir grassement payé leur libération.

On ne saura donc pas ce qu'avait à dire Ghalib Andang, surnommé "commandant Robot". Mais le message est bien passé, démontrant au passage que les guérilleros ont acquis une certaine maîtrise médiatique. Grâce à cette nouvelle prise d'otages, Abu Sayyaf revient sur le devant de la scène et rafferm