Abidjan de notre correspondante
Après trente-trois ans de règne, le président togolais a ouvert hier en grande pompe "son" sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Une consécration pour le général Eyadéma, le chef de l'Etat africain recordman de la longévité au pouvoir, qui pendra la tête de l'organisation pour un an après la clôture de ce grand raout, prévue pour demain. Le projet d'union africaine du colonel Kadhafi constitue la pièce de résistance des festivités. Pour accueillir le gotha africain, Lomé, la capitale, a fait peau neuve, avec l'aide, notamment, des Chinois. Les manifestations de l'opposition ont été interdites. Seule ombre au tableau: plusieurs invités de marque ont refusé l'invitation. Parmi eux: l'Angolais Dos Santos et le Congolais Kabila.
L'Angola, qui soutient militairement Kabila en République démocratique du Congo, mène en effet depuis des mois une campagne de boycott contre la tenue du sommet à Lomé. Hier, le gouvernement de Luanda a de nouveau accusé le Togo de servir de "base arrière" aux rebelles de l'Unita, le mouvement d'opposition armée de Jonas Savimbi. Pour dénoncer le soutien togolais à la rébellion, les autorités angolaises se basent sur une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en avril. Le Togo, entre autres, y est mis à l'index pour son aide à un mouvement considéré comme responsable d'une interminable guerre civile.
Pour faire preuve de bonne volonté, le général Eyadéma a donné des gages. Des membres de l'Unita on