Cinq jeunes Albanais du Kosovo, accusés d'avoir organisé "un groupe terroriste qui prévoyait de commettre des attentats à Belgrade" pendant les bombardements de l'Otan, ont été condamnés hier à des peines allant de six à douze ans de prison, selon le Fonds pour le droit humanitaire (FHP), une organisation locale des droits de l'homme qui a pris en charge les frais de leur défense. "Ces peines sont extrêmement lourdes", a déclaré un avocat du FHP. Récit de la dernière audience.
Belgrade correspondance
Libérés de leurs menottes, les cinq accusés s'assoient au premier rang, pâles après treize mois derrière les barreaux. Les jeunes Albanais, Driton Meca, Shkodran Derguti, Driton et Petrit Berisha et Abdula Hu-Isam étaient étudiants à l'université de Belgrade lorsqu'ils ont été arrêtés le 3 mai 1999. Le 31 août, ils ont été inculpés d'avoir comploté pour dynamiter les conduites d'eau de la ville, la poste, le siège de la police, le Parlement fédéral.
Pour preuve, la police exhibe des grenades trouvées dans un vase au domicile d'un des étudiants, et des explosifs découverts chez un bijoutier qui a fui le pays. Mais, en ce dernier jour d'audience, la pièce maîtresse est une émission de télévision enregistrée dans les locaux de la police et diffusée en mai 1999 à une heure de grande écoute. Un à un, les jeunes Albanais y avouent leurs crimes. "Ils ont été battus et torturés, et se sont ensuite rétractés devant le juge d'instruction. D'après le code pénal, ni les déclarations à la polic