Menu
Libération

En Ingouchie, la vie malgré tout

Article réservé aux abonnés
Des réfugiés tchétchènes tentent de poursuivre leurs activités en exil.
publié le 13 juillet 2000 à 3h04

Nazran (Ingouchie)

envoyé spécial

A 22 ans, Tamerlan Malsagov refuse de se laisser gagner par l'abattement. Réfugié en Ingouchie, ce jeune Tchétchène, diplômé en management, vient d'ouvrir une pâtisserie à Nazran qui tourne déjà à plein. A Grozny, la firme familiale a été détruite par les bombes. C'est sa façon à lui de résister à l'humiliation forcée de l'exil. Beaucoup de réfugiés sont aujourd'hui découragés. Mais d'autres, à l'instar de Malsagov, ont décidé de relever la tête. "Quand les bombardements ont commencé, nous sommes partis en emportant une partie de notre équipement", explique Tamerlan. Après un temps d'errance, il trouve un lieu et ouvre Stolitchni ("capitale"). Même enseigne, mêmes tables que la pâtisserie de Grozny. Sur les trente employés, une dizaine ont même ici retrouvé un emploi. La jeunesse tchétchène exilée vient s'attabler et déguster des éclairs, des choux, des meringues succulentes. "C'est une joie d'entrer ici, même s'il y a de la tristesse au fond de chacun de nous", dit un jeune habitué.

Enfants errants. Khadijat et Malik Gataïev eux aussi luttent contre l'apathie. En ramassant en Tchétchénie les enfants que la guerre a rendu orphelins. Comme cette fillette dont la famille a été fusillée sur la route Rostov-Bakou: seule rescapée parce que les autres, en tombant sur elle, l'ont miraculeusement protégée. Les 68 enfants de l'orphelinat que Khadijat et Malik dirigeaient à Grozny ont trouvé refuge à Vilnus en Lituanie et à Kharkov en Ukraine. Mais il re