La chasse aux oligarques est ouverte. Un gibier rare et richement plumé, aux bras généralement longs mais jamais à l'abri d'un coup de fusil. L'oligarque est un Russe, mâle, d'un âge généralement peu avancé, qui a fait fortune dans les eaux troubles des privations de l'empire industriel russe. Contrairement à son prédécesseur, Boris Eltsine, qui avait largement accordé des privilèges à ces oligarques lesquels avaient assuré sa réélection, le président Poutine semble vouloir les mettre dans le collimateur de "la dictature de la loi", selon son expression. Le chef de la police fiscale Viatcheslav Soltaganov vient ainsi de tirer dans le tas en ouvrant plusieurs enquêtes judiciaires. Outre le feuilleton Media Most qui continue par de nouvelles perquisitions atteignant l'empire de Vladimir Goussinski (le plus âgé 47 ans) accusé d'escroquerie à l'occasion d'une privatisation datant de 1997, d'autres affaires datant de la même époque refont surface. Ainsi le parquet demande 140 milliards de compensation à Vladimir Potanine, président d'Interros, pour avoir acquis, le 20 juin 1997, 38 % de Norilsk Nickel à un prix jugé "sous-estimé". Mikhaïl Fridman, à la tête du groupe Alfa, est l'objet d'une enquête concernant la Compagnie pétrolière de Tioumen partiellement privatisée, toujours en 1997. Une autre enquête vise le pétrolier Loukoil et son président Vaguit Alekperov, accusé de fraude fiscale. Et "la police fiscale travaille sur Ioukos", explique Soltaganov, un autre gros groupe pétr
Poutine traque les oligarques.
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publié le 13 juillet 2000 à 3h04
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