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Libération

Un appel au peuple autrichien en forme de chantage.

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Vienne et Haider agitent la menace d'un blocage de l'UE, en usant du veto.
publié le 13 juillet 2000 à 3h03

Vienne de notre correspondant

Il a beau jurer, distribuer des saluts à tout le monde, et tenter mille explications, le chancelier autrichien a bien du mal à démontrer le contraire de ce dont toute l'Europe est convaincue: à savoir que la "consultation populaire", décidée il y a une semaine, constitue bel et bien une menace de veto contre la réforme des institutions européennes. Concrètement, de quoi s'agit-il? Obligé d'endurer depuis cinq mois un isolement diplomatique dont il ne voit pas la fin, le gouvernement autrichien veut inviter ses compatriotes à se prononcer, par un vote, sur ce qu'il nomme des "sanctions injustes et injustifiées".

Officiel et coûteux. Le texte, d'une formulation un peu complexe, se compose d'une seule et très longue question, découpée en six parties, à laquelle l'électeur doit répondre, en bloc, par un seul "oui" ou "non". Pour exemple, extraits des deux premières parties de la question: "Le législateur doit-il s'assurer par tous les moyens adéquats, durant la réforme en cours du traité de l'Union européenne: 1) que les sanctions contre l'Autriche [...] soient levées immédiatement; 2) que l'UE [...] garantisse à tous ses Etats membres les mêmes droits et devoirs et ne permette pas la domination de quelques grands Etats sur les autres."

Pour renforcer l'aspect menaçant de la manoeuvre, deux dates ont été prévues pour cette consultation, selon l'attitude qu'aura l'Europe dans les prochaines semaines: le 29 octobre, si le Conseil des sages, qui vient d'ê