Washington de notre correspondant
Pas moins de cinq enquêtes devront faire la lumière sur l'arrestation brutale et télévisée d'un suspect mercredi en plein jour dans les rues de Philadelphie. La vidéo du passage à tabac, filmé par l'hélicoptère d'une chaîne de télévision locale, a fait depuis le tour de monde, un mauvais coup pour une ville qui doit accueillir à la fin de ce mois la convention républicaine. Les images rappellent celles de Rodney King, un Noir passé à tabac en 1991 par des officiers de police, tous blancs, de Los Angeles. Une affaire qui avait provoqué plusieurs jours d'émeute dans la ville.
Mauvaise réputation. Malgré ces apparentes similitudes, le maire noir de Philadelphie, Frank Street, ainsi que les responsables de la communauté afro-américaine, qui tous ont appelé au calme, soulignaient vendredi les différences entre les deux affaires. «C'est une question de brutalité policière, pas de racisme», expliquait un pasteur noir, selon lequel «des officiers de couleur cognaient aussi le suspect». Le maire et le chef de la police rappelaient enfin que l'incident a eu lieu après que le suspect, Thomas Jones, eut tiré sur un policier et se fut emparé d'une voiture de police, alors que Rodney King avait été interpellé après un contrôle de routine. Raciste ou pas, l'affaire n'arrange pas une ville dont la police traîne une mauvaise réputation de corruption et de brutalité, à quelques jours de la convention républicaine que les militants antimondialisation ont menacé