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Libération

L'espoir sans retour des réfugiés palestiniens

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Ils ont peur qu'Arafat les lâche à Camp David.
publié le 17 juillet 2000 à 2h18

Bethléem envoyée spéciale

Ziad Abbas masque mal son agacement. «Le problème, ici, n'est pas seulement économique. On mange de la viande toutes les semaines et on a la télévision par satellite. Le problème, c'est la liberté. Moi, je suis né dans un camp de réfugiés, je vis dans un camp de réfugiés, je ne veux pas mourir dans un camp de réfugiés. C'est tout.» Officiellement, cet homme de 35 ans à l'anglais impeccable, est responsable du Centre culturel du camp de Dheisheh, à l'entrée de Bethléem. Chez lui, les jeunes viennent se former à l'Internet ou monter des groupes de danses traditionnelles. Dans la petite bâtisse en ciment chaulé qu'il a aménagée en contrebas de la colline, des gamins de 8 à 16 ans entrent comme s'ils étaient chez eux, s'installent, discutent, s'interpellent, passent une tête dans son bureau, exécutent ses moindres injonctions. Car Ziad Abbas est bien plus qu'un simple animateur socioculturel, c'est un meneur.

La «classe Oslo» et la base. Pour les 11 000 réfugiés de ce camp réputé pour sa dureté, le chef politique, c'est lui. Les 3 000 manifestants qui ont bloqué Bethléem il y a quelques jours, aux cris de «Non à un accord de paix qui n'inclurait pas le droit au retour», c'est lui qui les a mobilisés. Il esquisse un sourire et son visage s'arrondit: «Il m'a suffit de 48 heures. J'ai obtenu un permis de l'Autorité palestinienne en lui disant que des enfants souhaitaient manifester. Le lendemain, un de ses représentants est venu me voir, furieux. Je lui ai d