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Libération

Poutine défié par celui qui l'a fait roi

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L'oligarque Berezovski dénonce une dérive autoritaire.
publié le 18 juillet 2000 à 2h20

Pièce maîtresse sur l'échiquier politique russe, le milliardaire Boris Berezovski a effectué un roque inattendu, lâchant publiquement le président Vladimir Poutine. Le magnat était pourtant de ceux qui avaient dépensé sans compter pour lui offrir le Kremlin. «Je ne veux pas participer à la débâcle de la Russie et à l'instauration d'un régime autoritaire», a assuré hier l'ancienne éminence grise de Boris Eltsine en démissionnant de son siège de député. Menacé par les enquêtes sur certaines de ses entreprises, il a choisi une rupture flamboyante.

Le risque est calculé. En abandonnant son mandat, et sa très convoitée immunité parlementaire, Boris Berezovski paraît s'exposer aux foudres de la justice. Mais la véritable protection du plus célèbre des «oligarques» de Russie reste son immense fortune. Elle lui a permis de tisser un réseau d'allégeances jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat. Les spécialistes des arcanes du Kremlin comptent plusieurs ministres au nombre des «amis» de l'homme d'affaires et citent parmi ses fidèles le patron de l'administration présidentielle, Alexandre Volochine.

Amnistie. C'est donc bien son fabuleux pactole, accumulé au gré des vagues de privatisations de l'ancien appareil de production soviétique, que cherche a préserver Boris Berezovski, prenant la tête d'une campagne pour l'amnistie des «crimes économiques» commis par les «nouveaux Russes» dans leur course aux milliards.

«Tous ceux qui ont fait des affaires au cours de ces dix dernières années ne