Comment tourner la page des «années noires»? A quelques jours de la fête du trône, la FIDH (Fédération internationale des droits de l'homme) et le Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), un organisme officiel marocain, ont une réponse différente. Certes, la FIDH, qui a effectué une mission au Maroc du 25 au 29 juin, «relève les efforts importants des autorités et l'existence d'un débat public libre et démocratique sur ce sujet». Elle remarque néanmoins que le processus en cours est «imparfait et insuffisant». La FIDH déplore surtout que «la question de la vérité des faits, comme la détermination des responsabilités et l'appréciation de celles-ci restent sans réponse» et juge «profondément regrettable que des familles soient encore dans l'ignorance du sort exact de leurs proches».
Combien de personnes ont-elles disparu entre 1956 et 1990? Cette question «reste ouverte», considère la FIDH en évoquant «entre près de 600 et jusqu'à quelques milliers» de disparus (sans compter quelque 1 500 Sahraouis que Rabat refuse de mettre sur le même plan). Alors que les organisations indépendantes marocaines de droits de l'homme parlent de 588 «disparus», le CCDH n'en avait reconnu en avril que 112 susceptibles d'être indemnisés. Au cours d'une conférence de presse tenue lundi, le CCDH est resté dans le flou, se bornant à déclarer avoir examiné plus de 5 000 plaintes. «Près de 75 % de ces 5 000 demandes seront traitées par le conseil et une liste des victimes ayant droit à réparati