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Libération

Chirac fou de sumo

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Il a assisté au tournoi de Nagoya.
publié le 20 juillet 2000 à 2h23

Si le sumo est l'art de faire le poids, Jacques Chirac a pesé hier à sa manière. A l'applaudimètre, devant une foule de 8 000 personnes. Le chef de l'Etat a ainsi rivalisé à distance avec le grand maître hawaïen Akebono, icône d'un sport national en perte de vitesse. Il était 18 heures. Ledouble mètre et ses 234 kg venait de passer une poignée de secondes sur l'anneau de sable avant projeter hors du cercle sacré une nouvelle victime. La 11e journée du tournoi de Nagoya (12 millions d'habitants, 350 km au sud de Tokyo), l'un des six grands tournois annuels, s'achevait. Chirac, jubilatoire mais en sueur, pouvait alors sourire aux hôtes du tournoi. Et leur offrir une symbolique «coupe du Président» en... porcelaine, «créée», déclama-t-il, par «Soulages»... Puis, après avoir débarqué le matin même à Tokyo, enchaîné sur un sommet Europe-Japon (lire ci contre), attrapé le Shinkansen (TGV local), il s'esquivait. Et partait vanter les mérites des «forces industrielles de cette dynamique région du Chubu» devant un aréopage d'hommes d'affaires locaux et tricolores.

Jacques Chirac s'est toujours montré amateur éclairé de sumo. C'est lui qui, alors maire de Paris, a «importé» les sumotori au tournoi de Bercy. Lui qui, avance un proche, pousse le zèle jusqu'à se faire acheminer, de Tokyo, des dépêches sur la forme de ses poulains; à qui, jadis il est vrai, on prêtait les vertus de prédire l'avenir. Lui qui, enfin, a laissé perplexe la presse japonaise. «Tous les journaux n'ont parlé que d