Le milliardaire russe Boris Berezovski, ancienne éminence grise de Boris Eltsine, a officiellement démissionné hier de son poste de député à la Douma, le jour même où cette dernière a adopté une réforme réduisant le pouvoir des régions. «Je pars la conscience tranquille et le coeur lourd», a-t-il dit aux députés de la Chambre basse en dénonçant comme il l'avait fait lundi les projets centralisateurs du président Poutine. «Des milliers de personnes comprennent déjà que les actes des autorités sont dangereux pour notre société. Nous devons tenter d'y mettre un terme, de les contenir», a déclaré le plus célèbre des «oligarques», ces hommes d'affaires enrichis à la faveur du démantèlement de l'URSS, en annonçant son intention de créer un parti d'opposition. Sa démission ne sera toutefois effective qu'après avoir été examinée par la commission des mandats de la Douma qui se réunit en septembre.

Impopulaire. La presse a accueilli avec scepticisme le coup d'éclat de Berezovski, qui est très impopulaire en Russie. Une partie des médias voit dans sa démission un geste destiné à le protéger d'éventuelles poursuites judiciaires liées à diverses affaires dans lesquelles il serait impliqué, notamment celle d'Aeroflot, où il a récemment été entendu en tant que témoin. «Si l'affaire d'Aeroflot avance, le magnat ne pourra espérer qu'émigrer, et l'Occident n'extradera jamais un émigré politique», écrivait mardi le quotidien Sevodnia.

L'offensive du Kremlin contre les oligarques s'est encore ac