Menu
Libération

Okinawa, annexe américaine

Article réservé aux abonnés
Bruit, bagarres, viols... les Japonais se rebiffent contre les bases US.
publié le 20 juillet 2000 à 2h23

Okinawa envoyé spécial

Des milliers de corps face aux grillages électrifiés. Des milliers de fronts ceints du même bandeau rouge et blanc, frappé d'une colombe et du mot «paix». Des milliers de bras tendus et de mains serrées. Venus aujourd'hui de tout le Japon pour former une impressionnante chaîne humaine autour de la base aérienne de Kadena, bastion de l'US Air force à Okinawa, les opposants nippons à la présence militaire américaine ont voulu marquer les esprits à la veille du sommet du G8.

Manière de symboliser l'espoir d'une partie de la population de l'île d'en finir un jour avec ses installations qui demeurent, avec leurs 26 000 GI's (soit la moitié des forces US stationnées au pays du Soleil-Levant), la principale ressource économique de ce territoire resté sous administration directe des Etats-Unis jusqu'en... 1972. Un geste fort à la hauteur du défi: héritage de la Seconde Guerre mondiale et clef de voûte du traité de sécurité nippo-américain, la base de Kadena et les 32 autres sites militaires US d'Okinawa incarnent, au-delà de l'archipel, la domination américaine en Asie-Pacifique.

Les hélicoptères du troisième corps expéditionnaire des Marines sont ici chez eux, reliant à n'importe quelle heure du jour et de la nuit leurs différentes bases dans un bruit de rotor infernal. Leurs meilleures troupes s'y entraînent au combat de jungle dans des périmètres interdits d'accès. Plusieurs avions-espions Awacs chargés de surveiller la péninsule coréenne et la Chine y font ré