Jérusalem envoyé spécial
Une ville, un dossier explosif comme un champ de mines et deux logiques radicalement antagonistes. Plus d'une semaine après le début du sommet de Camp David, les négociateurs israéliens et palestiniens s'affrontaient toujours hier sur la question de Jérusalem, de loin la plus compliquée et la plus passionnelle de toutes celles qu'ils ont à résoudre, et sur laquelle leurs positions sont tellement tranchées qu'elles apparaissent irréconciliables. Pour Ehud Barak, le statut de la Ville sainte n'est pas négociable. Elle doit rester à jamais «la capitale unie et indivisible d'Israël», ce qui exclut toute remise en cause de sa souveraineté, y compris sur la partie orientale (arabe) de la cité. Pour Yasser Arafat, il n'est pas question non plus de céder sur Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat; il a même répété que l'Etat hébreu se devait de revenir aux frontières de 1967, c'est-à-dire avant qu'il s'en empare à la faveur de la guerre des Six Jours et qu'il l'annexe.
Haute pression. Dans leur dramatique face-à-face, les deux leaders ont cependant un handicap commun. Ils sont l'un et l'autre sous haute pression. Ehud Barak ne dispose actuellement que d'une majorité bien chiche à la Knesset, qui risque de fondre encore s'il fait des concessions. Yasser Arafat, lui, est poussé à résister par une population excédée et les formations palestiniennes plus radicales, dont le mouvement islamique Hamas. Son chef, cheikh Ahmed