Jérusalem envoyé spécial
Du côté israélien, une opposition de droite déchaînée qui a le vent en poupe et accuse déjà le Premier ministre d'être allé trop loin dans les négociations de Camp David, refusant de voir que le sommet a frôlé l'échec. Du côté de l'Autorité palestinienne, la crainte qu'un échec débouche sur une vague de violences chez une population exténuée et désabusée. Mis ensemble, ces éléments fournissent une explication à l'acharnement manifesté par Ehud Barak qui a tout misé sur Camp David dans l'espoir de surmonter ses difficultés intérieures et Yasser Arafat pour trouver une issue. L'un et l'autre, en effet, ne peuvent guère se permettre de revenir les mains vides.
Attaques. Du côté israélien, l'opposition a pris en compte la faiblesse du Premier ministre. Celui-ci ne dispose plus de majorité parlementaire après la défection, le 9 juillet, de trois partis de sa coalition qui l'avaient lâché pour protester contre la tenue du sommet. A la radio israélienne, Ariel Sharon, le chef du Likoud (droite nationaliste), a pris à partie Barak: «Il nous a placés dans une situation dangereuse, car il a accepté des concessions sur Jérusalem, sur la vallée du Jourdain et sur le droit au retour [des réfugiés palestiniens, ndlr], créant ainsi un précédent périlleux, dans la mesure où il a fixé des points de départ impossibles pour les négociations à venir.» Même la compétence de négociateur du Premier ministre a été mise en doute: «Arafat est meilleur que les membres de la