En route pour le G8 d'Okinawa où l'on devrait débattre du projet américain NMD de missiles antimissiles, le président russe Vladimir Poutine a fait une halte à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. C'est la première fois qu'un président russe se rend dans ce pays, classé parmi les «Etats parias» visés par le NMD. Le nouvel homme fort de la Russie, adversaire résolu du projet américain, a réalisé un coup diplomatique en obtenant un engagement conditionnel du régime communiste d'abandonner son propre programme de missiles.
«Tactique du KGB». «La Corée du Nord est prête à utiliser exclusivement la technologie de missiles de pays étrangers si elle a accès à des lanceurs pour se livrer à l'exploration du cosmos», a déclaré M. Poutine à l'issue d'une visite qui illustre la volonté de Moscou de redevenir un acteur de premier plan en Asie. Selon le Président russe, Moscou ne doit pas être seul à répondre à la proposition de Pyongyang et «il faut que d'autres pays, qui affirment que la Corée du Nord représente une menace pour eux, soutiennent ce projet», a-t-il ajouté, faisant un appel du pied aux Etats-Unis, à la Corée du Sud, à la Chine et au Japon.
La Corée du Nord, avec l'Iran et l'Irak, est l'un des trois Etats cités comme potentiellement dangereux par Washington pour justifier son projet de bouclier antimissiles (NMD).
Si la presse russe a voulu voir dans cette annonce «une percée majeure» de la Russie pour intégrer dans la communauté internationale la Corée du Nord, les expert