Santiago de notre correspondant
Jamais la justice chilienne ne s'était montrée aussi active pour tenter d'élucider, ou punir, des crimes commis pendant la dictature. Avide de revendiquer son indépendance, et d'oublier ainsi dix-sept années de joug militaire, elle a en effet démontré cette semaine qu'elle pouvait faire preuve d'une grande efficacité. L'exemple le plus symbolique concerne Augusto Pinochet. L'examen de la demande de levée d'immunité parlementaire de l'ancien dictateur s'est terminé vendredi devant la Cour suprême de Santiago. La parole revient désormais aux vingt juges de cette Cour qui doivent voter en faveur ou contre cette levée, ratifiant ainsi, ou non, la décision adoptée en juin par la Cour d'appel. La date du verdict n'est pas connue, les magistrats pouvant éventuellement choisir de soumettre Pinochet à de nouveaux examens médicaux avant de rendre leur décision.
La défense de Pinochet, qui avait fait appel de la décision de la Cour d'appel, a été chargée d'ouvrir jeudi les plaidoiries. Selon l'avocat Ricardo Rivadeneira, il n'existe aucune preuve permettant d'accuser l'ancien dictateur d'«enlèvement qualifié», chef d'accusation pour lequel a été sollicitée cette levée d'immunité parlementaire. Les avocats des parties plaignantes ne doutent pas, eux, de la responsabilité de Pinochet dans la «caravane de la mort» qui a entraîné l'élimination de plus de 70 opposants politiques. Les corps de 19 d'entre eux n'ont toujours pas été retrouvés.
Alors chef de la junt