La Côte-d'Ivoire aborde apparemment la première étape de son retour à la démocratie dans une ambiance de consensus politique parfait. Tous les grands partis le Front patriotique ivoirien (socialiste) de Laurent Gbagbo, le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire, au pouvoir depuis l'indépendance jusqu'au renversement le 24 décembre du président Henri Konan Bédié et le Rassemblement des républicains de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara ont appelé à voter «oui» au projet de Constitution élaboré sous le contrôle de la junte du général Robert Gueï.
Coordination. Le résultat du référendum sera sans doute sans surprise. Le débat sur «l'ivoirité», lancé par l'ex-président Bédié, est sorti du champ politique. Aucun grand parti ne s'est ému que le général Gueï modifie en dernière minute, par décret, une clause du projet de Constitution restreignant les conditions d'éligibilité des candidats à la présidence: ceux-ci devront être de père ivoirien et de mère ivoirienne, alors que le texte d'origine prévoyait qu'ils soient de père ivoirien ou de mère ivoirienne. Même Alassane Ouattara, accusé par ses détracteurs d'avoir été un temps burkinabé mais qui a la ferme intention de se présenter à la présidentielle, a préféré ne pas monter au créneau tant il semble aujourd'hui que la majorité des Ivoiriens ont intégré ce principe d'exclusion. Seul un collectif de trois ONG a appelé à voter «non» au référendum. Présage peut-être de nouveaux et dangereux clivages, les musulmans, dont la