Comment mettre en garde ses ressortissants sur les risques encourus en se rendant en Algérie sans provoquer l'ire du président Bouteflika, qui maintient que «la paix est de retour en Algérie»? Le Quai d'Orsay s'est livré hier à ce difficile exercice en cherchant à dédramatiser le classement de l'Algérie dans les pays «déconseillés, sauf raison professionnelle impérative». Tirant la leçon de la recrudescence des violences, les «Conseils aux voyageurs» de son site Internet affirmaient, il y a quelques jours: «Même si la sécurité a connu une amélioration notable dans les grandes villes [Alger, Oran, Annaba], la persistance des violences requiert toujours des réflexes de vigilance.» Et le ministère des Affaires étrangères de mettre en garde sur ces grandes villes, dont Alger, «qui offrent le spectacle d'une vie normale. Si l'on peut s'y promener le jour au centre, il est recommandé d'y être accompagné par une personne de confiance et déconseillé d'aller dans les quartiers périphériques, remarque qui vaut pour les déplacements et les traversées nocturnes».
Certes, Paris ne classe pas l'Algérie dans la liste rouge des dix-neuf pays «formellement et dans tous les cas» déconseillés, parmi lesquels l'Afghanistan, le Congo, la Géorgie, l'Ouganda... Mais elle figure dans les quatorze pays «déconseillés», aux côtés notamment de l'Angola, du Burundi, de la Colombie ou du Liberia. Car, estime Paris, «l'absence d'attentats à l'encontre des étrangers depuis 1996 n'est pas encore en soi une g