Berlin intérim
Plus de vingt-quatre heures après l'explosion d'une bombe artisanale qui a blessé neuf personnes, dont quatre grièvement, à proximité d'une gare de Düsseldorf, la police reste prudente. Il n'y a pour l'instant «aucune raison de croire que l'attentat avait des motivations racistes», s'est empressé de déclarer vendredi un membre du Parquet.
L'identité des victimes, en effet, a de quoi inciter à des conclusions hâtives: toutes sont originaires de républiques de l'ex-URSS, Ukraine, Azerbaïdjan et Russie. Et six d'entre elles sont juives. Elles sortaient d'un cours d'allemand pour étrangers et se rendaient, comme chaque jour à la même heure, à la station de S-Bahn (équivalent du RER) «Wehrhahn», via la passerelle piétonne où était déposée la bombe à fragmentation qui a explosé jeudi.
Spéculations. «Nous étions sans cesse embêtés», a raconté une élève russe de l'école, épargnée par l'attentat. «Ici, on n'aime pas trop les Russes et les juifs.» Un commerçant turc des environs indiquait, lui, que le quartier était fréquenté par des «extrémistes de droite, des junkies, des dealers et pas mal de drôles de types». Confirmant les inévitables spéculations, le président du Conseil central des juifs d'Allemagne, Paul Spiegel, a condamné vendredi cet «abominable attentat», avant de préciser toutefois qu'il ne considérait pas comme un fait acquis son caractère raciste ou antisémite.
Les images de l'attentat de Düsseldorf ont traumatisé l'Allemagne. Une jeune femme de 26 ans, encei