Bombes lacrymogènes, canons à eau, pneus brûlés, début d'incendie au Palais de justice de Lima et au siège de la Banque nationale, une trentaine de blessés... La manifestation des opposants au président Fujimori a dégénéré vendredi. Le matin pourtant, à la Chambre, le président péruvien avait le sourire. Investi pour un troisième mandat à la tête du Pérou, il a réussi en deux mois à rétablir en sa faveur une situation politique à hauts risques. Critiqué à l'étranger et dans son pays pour les conditions particulièrement douteuses de son élection le 28 mai, battu aux législatives, menacé par une opposition qui préparait une levée en masse contre le «dictateur», Fujimori voulait, son régime consolidé, se présenter en parangon du dialogue lors de son investiture. D'autant que l'opposition, qui se dit majoritaire dans le pays, n'avait mobilisé que 40 000 personnes. Les échauffourées ont terni la victoire présidentielle. Mais ne l'ont pas effacée.
Certes, la communauté internationale a boudé la cérémonie d'investiture. Les Etats-Unis se sont contentés d'envoyer leur ambassadeur et seuls deux présidents latino-américains ont fait le déplacement. Mais dans le fond, Fujimori s'en moque. Son élection a été validée par les trois poids lourds du continent, Mexique, Brésil et Venezuela. L'Organisation des Etats américains (OEA) qui comprend Etats-Unis et Canada , passé le premier émoi, a fini par oublier son projet de demande d'un nouveau scrutin.
Sa majorité perdue en mai, Fujimori l'a