Jérusalem envoyés spéciaux
Le roi est de plus en plus nu. Après avoir vu, à la veille de Camp David, sa coalition voler en éclats et certains de ses ministres quitter son gouvernement, Ehud Barak a perdu hier un allié de poids en la personne de Shimon Pérès, éliminé de la présidence de la République qu'il paraissait certain de gagner (lire ci-contre). Même si le Premier ministre israélien a survécu, dans la soirée d'hier, à une motion de censure déposée par l'opposition de droite (par 50 voix contre 50 et 8 abstentions), il n'a pas encore totalement sauvé son fauteuil. La Knesset doit une nouvelle fois se réunir demain pour examiner en prélecture un projet de loi lui aussi déposé par le Likoud sur la dissolution de la Chambre et des élections anticipées. Ce texte, s'il passe, ne pourra toutefois être examiné que fin octobre, après les vacances parlementaires. Dans le pire des cas, Ehud Barak aura toujours le temps, d'ici là, de renverser à nouveau une situation de plus en plus instable. Mais, comme la défaite a été cinglante pour le chef du gouvernement!
Marchandage. Non seulement Shimon Pérès a été battu, ce qui était déjà assez inattendu, mais il l'a été par Moshé Katzav, obscur politicien et, de surcroît, facilement, dès le second tour, par 63 voix contre 57. Auparavant, il y avait pourtant eu marchandage avec les ultraorthordoxes du Shas (17 députés à la Knesset) pour que ceux-ci votent Pérès. Entre les deux tours, Yossi Beilin, le ministre de la Justice et une très fo