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Libération

Journalistes, chair à rançon pour Abu Sayyaf

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France 2 laisse les autorités françaises négocier.
publié le 1er août 2000 à 3h07

L'hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé hier qu'il avait payé une rançon pour la libération de son journaliste, Andreas Lorenz. Jeudi, à l'arrivée à Hambourg du journaliste, relâché par les rebelles qui le détenaient prisonniers dans l'île de Jolo depuis près d'un mois, son rédacteur en chef avait pourtant refusé de dire si le journal avait versé quelque chose.

L'hebdomadaire a publié hier un cahier de bord dans lequel son journaliste relate que deux jours après sa capture, un des rebelles lui avait dit exiger «2 millions de dollars» en échange de sa libération. L'argent tardant à arriver, les terroristes l'ont menacé de lui «couper les deux mains, s'il n'y avait pas de progrès rapide». Un sac contenant l'argent devait être remis par des intermédiaires contre l'otage. «L'avantage: le danger est moins grand. L'inconvénient: le risque de payer la "taxe de sortie" sans que Lorenz soit libéré est énorme», relate le Spiegel. Le montant de la rançon n'a pas été révélé mais, selon le quotidien Die Welt de dimanche, elle s'élèverait à 3 millions de dollars.

Rien de tel à France 2, du moins en apparence, Bruno Albin, directeur adjoint de la rédaction, ne démord pas de la version officielle: «Nous n'avons jamais reçu de demande de rançon.» L'équipe composée de la journaliste Maryse Burgot, du cameraman Jean-Jacques Le Garec et du preneur de son Roger Madura, partie le 9 juillet faire un reportage dans le camp du groupe Abu Sayyaf, est toujours retenue en otage à Jolo. «Contrairemen