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Portrait

Le pâle Katzav met en échec le flamboyant Pérès

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Issu du Likoud, il a été élu chef de l'Etat, grâce aux ultraorthodoxes.
publié le 1er août 2000 à 3h07

Jérusalem envoyés spéciaux

C'est une pâle figure de la vie politique israélienne, un politicien certes pugnace mais sans envergure particulière et très peu connu au-delà de son pays, qui a ravi hier à Shimon Pérès la présidence d'Israël. Dans ce face-à-face, le candidat travailliste partait favori et la presse israélienne le présentait hier matin comme gagnant. Pérès, prix Nobel, plusieurs fois Premier ministre et personnage à la stature internationale. Pérès, homme de guerre ­ après la création de l'Etat d'Israël, il fut à 29 ans le directeur général du ministère de la Défense et le promoteur du programme nucléaire israélien ­ et homme de paix ­ il a joué un rôle crucial dans les accords de paix d'Oslo de 1993. Pérès, intellectuel et visionnaire, mais aussi bête politique et tacticien roué.

Troisième couteau. A côté d'un tel palmarès, celui de Moshé Katzav apparaît comme celui d'un deuxième, voire d'un «troisième couteau» de la vie politique israélienne. Même au sein de son parti, le Likoud (droite nationaliste), il n'est jamais parvenu à s'imposer. Dans les gouvernements de droite, ses fonctions ministérielles ont été aussi des plus modestes ­ Transports et Tourisme. Il a aussi exercé la fonction honorifique de vice-Premier ministre. C'est pourtant cet homme, de surcroît en fin de carrière, qui a été élu président de l'Etat. «Il était déprimé et m'avait dit, il n'y a pas si longtemps, qu'il voulait quitter la vie politique car il ne voyait aucun changement possible. Il pensa