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Venezuela: la demi-victoire de Chavez

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Réélu président avec 59 % des voix, il perd la majorité absolue à l'Assemblée.
publié le 1er août 2000 à 3h07

Sans surprise, Hugo Chavez a été confortablement réélu à la tête du Venezuela, avec 59 % des voix. Plébiscité par les couches défavorisées, le «commandante» devra cependant faire face à une opposition sortie dimanche de son purgatoire. Car si certains qualifient son élection de «raz-de-marée», Chavez a perdu la majorité des deux tiers à l'Assemblée et ne pourra plus légiférer à sa guise. Sauf à confirmer les prédictions des Cassandre qui voient en lui un futur despote.

A peine élu, Chavez, qui s'est donné jusqu'à 2011 ­ soit deux mandats ­ pour atteindre ses objectifs, a rappelé hier sa volonté de combattre le néolibéralisme, de prolonger sa «grande révolution sociale et bolivarienne». Malgré 18 mois de mandat sans réforme sociale majeure, il a réussi à conserver la confiance des défavorisés qui voient en lui l'homme qui permettra au Venezuela de rompre avec de trop criantes inégalités. Avec son rang de troisième exportateur mondial de pétrole, le Venezuela laisse pourtant deux tiers de ses habitants vivre sous le seuil de pauvreté.

Ce bilan de l'avant-Chavez explique la défaite du candidat de l'opposition, Francisco Arias, derrière lequel les Vénézuéliens voient, suivant l'oracle présidentiel, le «retour de l'oligarchie». L'amalgame est aisé : les classes moyennes et favorisées roulent ouvertement pour l'opposition.

Néanmoins, pour être franche ­ Francisco Arias est largement distancé avec 38 % des voix ­ cette défaite est tout sauf honteuse. Au contraire, l'opposition fait pe