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Libération

Attentat à Djakarta contre l'ambassadeur philippin

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Le diplomate a été blessé. Le président indonésien accuse les indépendantistes musulmans des Philippines.
publié le 2 août 2000 à 3h08

Bangkok

de notre correspondant

En proie à une crise politique de plus en plus aiguë, menacée par ses propres irrédentismes, l'Indonésie a suffisamment de problèmes internes pour éviter soigneusement l'irruption de ceux des pays voisins. Mais dans ce qui apparaît comme le premier débordement du conflit qui oppose les indépendantistes musulmans au pouvoir philippin, Djakarta a été secouée hier par une puissante explosion: la façade de la résidence de l'ambassadeur des Philippines, dans le quartier résidentiel de Menteng, a été détruite. La bombe, qui s'est déclenchée au moment où la Mercedes de l'ambassadeur passait le portail, a tué deux personnes ­ un garde du corps et la tenancière d'une échoppe ­ et en a blessé 21 autres dont l'ambassadeur Leonides Caday lui- même. Le visage et les jambes en sang, le diplomate a été extrait de la voiture disloquée et transporté immédiatement à l'hôpital. Ses jours ne sont pas en danger.

Si les policiers refusaient mardi soir de spéculer sur l'origine de l'attentat, le président indonésien Abdurrahman Wahid s'est quant à lui empressé d'y voir un acte «en rapport avec la situation dans le sud des Philippines. Nous sommes tristes et nous offrons notre sympathie (aux autorités philippines)», a-t-il indiqué après une rencontre avec les principaux leaders politiques indonésiens. La vice-présidente des Philippines, Gloria Arroyo, a parlé «d'acte terroriste insensé qui n'aboutira à rien pour ceux

qui l'ont perpétré». Quelques heures après l'attentat à