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Libération

Djakarta : massacre aux Moluques

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Un village chrétien a été détruit par des musulmans.
publié le 2 août 2000 à 3h08

Chrétiens et musulmans continuent de s'entre-déchirer dans l'archipel indonésien des Moluques. Le bilan de dix-huit mois de massacres, estimé à 4 000 morts et 500 000 déplacés, s'est encore alourdi hier. Vingt-trois chrétiens ont été tués dans l'attaque de leur village, Waai, par des assaillants musulmans,

a rapporté à l'AFP Sammy Weileruni, un membre d'une association chrétienne basée à Amboine, la capitale des Moluques. Waai, situé à 35 km d'Amboine, aurait été détruit. Les chrétiens des Moluques accusent fréquemment certaines unités de l'armée indonésienne de prendre fait et cause pour les musulmans, dans les rangs desquels on trouve aussi des militants islamistes parfois formés par les militaires.

Les affrontements ont redoublé d'intensité depuis l'arrivée, fin mai-début juin, de plusieurs milliers d'entre eux venus d'autres îles de l'Indonésie «faire la guerre sainte» et «donner une leçon aux chrétiens». L'un de ces groupes paramilitaires s'est baptisé «Laskar Jihad» (les soldats de la guerre sainte). Les chrétiens, majoritaires aux Moluques jusque dans les années soixante-dix, ne sont pas de reste. Massacrant les musulmans parfois en les enfermant dans les mosquées qu'ils dynamitent, ils ont provoqué la fuite de 100 000 musulmans de l'île d'Halmahera. Les milices chrétiennes, souvent assistées par

la police (majoritairement chrétienne) ont détruit l'an dernier la ville de Maliput, acculant 70 000 réfugiés musulmans à la fuite. L'hémorragie de réfugiés provoque des réactio