Irak envoyée spéciale
L'entourage d'Oudaï Saddam Hussein assure qu'il est «quelqu'un comme tout le monde». Des diamants tapissent le cadran de sa montre en or et d'autres très gros sont sertis dans la bague qui couvre toute la phalange de l'annulaire. Et il prend volontiers le volant de sa Mercedes dernier modèle pour raccompagner ses hôtes, à l'aube, après leur avoir offert un dîner rabelaisien et vidé une carafe de vodka. Mais quand il roule sur les avenues monumentales de Bagdad, le fils aîné du raïs irakien s'arrête aux feux rouges. Comme les autres membres de la famille et les proches du maître de Bagdad, il mène grand train malgré dix ans d'embargo international alors que le pays plonge dans la misère...
Urgence humanitaire. «Les choses n'ont fait qu'empirer», assure Fakhri Karim, du Parti communiste irakien en exil. Les sanctions posent un «véritable dilemme moral» à la communauté internationale a reconnu récemment le secrétaire général de l'ONU, Kofi Anan. Il y a en effet «urgence humanitaire», d'après une étude publiée en août 1999 par l'Unicef. En dix ans, la mortalité des moins de cinq ans a doublé dans le Sud et le Centre, où vit plus de 85 % de la population. Au service des urgences de l'hôpital Saddam pour les enfants, 60 petits malades atteints de diarrhée s'entassent à deux par lit. L'eau «potable» est polluée. En cancérologie, «le taux de guérison est nul», expliquait le Dr Bassem Atallah. «Je vois des maladies jusque-là inconnues en Irak et que je n'aurais ja