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Libération

L'avortement escamoté à la convention

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Bien qu'opposé à l'IVG, le candidat Bush n'en a pas fait une question majeure.
publié le 2 août 2000 à 3h08

Philadelphie envoyés spéciaux

Mary Poste se souvient bien de son premier voyage en Caroline du Sud. C'était en février dernier et cette «fière républicaine» de Pennsylvanie était «heureuse d'aller participer à une réunion des femmes de son parti». «Evidemment, quand je suis arrivée, j'ai voulu parler de la nécessité de changer nos positions sur l'avortement et j'ai souligné que la décision de garder ou non un enfant devait être quelque chose de personnel. Je n'ai pas pu continuer car plusieurs membres de la délégation de Caroline du Sud m'ont huée et empêchée de parler. Quand nous sommes sorties, il y avait des manifestants dehors qui nous ont jeté des þoeufs aux cris de "traîtres" et de "meurtriers". On est reparties dans notre bus la tête baissée.» Dans les Etats du Sud, fiefs du Parti républicain, l'opposition à l'avortement ne se discute pas.

Croisade. Malgré cet épisode douloureux, Mary Poste, l'une des responsables de la Republican Pro-Choice Coalition, un groupe républicain favorable à l'avortement, poursuit aujourd'hui sa croisade à Philadelphie en marge de la convention. La coalition, réunie dans un grand hôtel de la ville, a lancé dimanche un appel à la mobilisation de ses troupes «pour que naisse un nouveau parti républicain, plus tolérant et plus ouvert». «Ici au moins, il n'y a pas d'hostilité», poursuit une autre militante qui porte le badge «pro-choice» sur son chemisier, «on a l'impression qu'on peut au moins exposer nos positions».

Durant sa campagne présidenti