Washington de notre correspondant
Hier soir, Norman Schwarzkopf, commandant en chef de l'opération «Tempête du désert», est intervenu à la convention républicaine de Philadelphie depuis le pont du porte-avions New Jersey, ancré au large. La veille, le général Colin Powell, chef d'état-major à l'époque, était lui aussi apparu devant les républicains, encore auréolé de sa victoire sur l'Irak. Quant à Dick Cheney, secrétaire à la Défense, de Bush père, il a été choisi comme vice-président par George W. Près de dix ans après le début de la guerre du Golfe, Desert Storm reste un grand moment de l'histoire américaine et ses chefs militaires passent pour des «héros de guerre». Le bilan final a beau être plus tempéré, avec Saddam Hussein qui a survécu à trois présidences américaines, la guerre du Golfe n'a pas été victime d'une réécriture de cette légende dorée. Pour Washington, la «libération du Koweit», pratiquement sans morts américains au combat, et en conséquence la fin des menaces de Saddam de tenir le marché du pétrole justifient Desert Storm, qui reste, vu d'ici, comme une victoire incontestée. Le fait que Saddam soit resté au pouvoir est gênant mais ne remet pas en cause l'opération menée par George Bush père.
But illusoire. Bill Clinton a maintenu dans ses grandes lignes la politique lancée par Bush, même si le but de renverser Saddam paraît, dix ans plus tard, de plus en plus illusoire. Habilement, l'administration Clinton évite de diaboliser le président irakien et parle p