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Libération

A Philadelphie, le débat sur la peine de mort descend dans la rue

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Autour du symbole Abu-Jamal les partisans de l'abolition gagnent du terrain.
publié le 3 août 2000 à 3h09

Philadelphie envoyés spéciaux

A la même heure, ils sont aux deux extrémités de la ville. D'un côté, une centaine de manifestants, hurlant leur haine des «exécutions légales», dans les rues de Philadelphie. Des portraits de Mumia-Abu-Jamal dominent la foule. Ils ne sont qu'une poignée à s'être rassemblés, mais la détermination est la même. «Ici, personne ne cédera», dit une jeune femme, un foulard noir sur le nez, «la peine de mort, on est pour ou contre, il n'y pas de juste milieu». A l'autre extrémité, des dizaines de policiers, regroupés dans un quartier ouvrier et blanc de cette vieille cité industrielle. Le cheveux ras, les yeux cachés par des lunettes noires, ils crient: «mort au meurtrier de flic».

L'Illinois suspend les exécutions. Au deuxième jour du grand show républicain, «l'affaire Mumia Abu-Jamal», du nom de cet ancien Black Panther condamné à mort pour le meurtre en 1981 d'un policier blanc à Philadelphie, s'est invitée en marge de la convention. Le thème de la peine capitale n'a pas franchi le seuil du First Union Convention Center, mais mardi, opposants et partisans de l'ancien journaliste de radio s'étaient donné rendez-vous dans la rue, illustrant la division d'une ville autour d'un nom devenu l'un des symboles du débat sur la peine de mort aux Etats-Unis.

«La seule question que les Américains doivent se poser est très simple: veulent-ils voter pour un président qui a exécuté plus de 130 personnes depuis qu'il est gouverneur du Texas?», assure Maze Hoffman, l'u