Par une «grève d'avertissement» de 24 heures, très largement suivie, l'opposition au Zimbabwe a engagé hier un bras de fer avec le régime du président Robert Mugabe «pour le rétablissement de l'Etat de droit» et la fin de l'occupation de quelque 600 fermes par des anciens combattants de la guerre d'indépendance. Déclenché à l'initiative de l'opposition parlementaire, de la Confédération des syndicats zimbabwéens et de nombreuses associations de la société civile, ce mouvement de protestation a paralysé la vie économique du pays. A Harare, la capitale, et dans d'autres villes, seuls les fonctionnaires menacés de licenciement par le gouvernement se sont présentés au travail, la plupart des usines et magasins n'ayant même pas ouvert leurs portes, le matin. A la campagne, où le syndicat des fermiers blancs a soutenu le mot d'ordre, les activités agricoles ont également cessé.
Réforme suicidaire. «Nous voulons donner au gouvernement le temps de répondre», a indiqué le secrétaire général de la Confédération syndicale afin d'expliquer pourquoi la grève, initialement prévue pour trois jours, a été ramenée à une seule journée. «Si le gouvernement ne répond pas», a-t-il ajouté, «nous organiserons une grève beaucoup plus longue». Hier, le président Mugabe a répondu en annonçant que les occupants illégaux des fermes appartenant à des Blancs seraient réinstallés avant la fin du mois. Mardi, lors de la première réunion du Parlement élu fin juin, au sein duquel le Mouveme