New Delhi envoyé spécial
Lové en lisière de forêt et bordé par un lac, le parc de Nandan Kanan se voulait un coin de paradis, réplique de ce «Jardin des dieux» hindous qui lui prête son nom. C'est ici que fut créé l'un des plus beaux zoos indiens, la réserve de Chandaka-Damphara, sur le golfe du Bengale et, à ce titre, spécialisé dans la conservation du roi des jungles d'Asie, le tigre. Voilà pour la légende. Les faits sont plus cruels. Fin juin, Debashish, beau mâle reproducteur, s'éteint en trois jours. Ses gardiens s'en inquiètent. Un examen de sang et d'urine révèle une multi-infection: trypanosomiase, leptospirose et filaires. Le directeur du zoo n'en considère pas moins cette mort comme un cas isolé. Aucune mesure de protection n'est prise.
Contamination. Grave erreur. Début juillet, c'est la catastrophe. Tous les pensionnaires de l'enclos où vivait Debashish montrent des signes inquiétants de contamination. La direction du parc fait appel aux vétérinaires de l'école d'Orissa, plus habitués à soigner les vaches sacrées que des grands prédateurs captifs. Les docteurs décident une campagne de vaccination. Sur les 56 tigres que compte le parc, 17 reçoivent une injection de Berinyl, un produit utilisé dans le traitement de la forme asiatique de la maladie du sommeil. Las, en moins d'une semaine, onze animaux succombent à l'épidémie ou au traitement. Une femelle plus résistante que les autres luttera jusqu'au week-end dernier, avant de partir à son tour, portant à treize le n