La député verte de Bielefeld (Rhénanie-du-Nord), Annelie Buntenbach, est spécialiste des questions relatives à l'extrême droite au sein du parti écologiste allemand.
Assiste-t-on à une recrudescence des actes racistes et extrémistes en Allemagne ou est-ce la «publicité» qui leur est faite qui est plus importante?
Le phénomène n'est pas nouveau, il suffit de regarder les chiffres de ces dernières années. Mais il y a des affaires dont on n'aurait pas parlé auparavant. Prenez l'exemple d'Eisenach deux Africains passés à tabac par des néonazis en temps normal, cela donne lieu à une brève dans les journaux. Les gens refusent d'en parler. Les maires font souvent du black-out parce qu'ils ont honte que leur commune soit connue à cause d'une attaque raciste. Les victimes elles-mêmes se taisent. Elles n'osent pas aller trouver la police, qui compte également quelques éléments sympathisants. Peut-être que cela va changer. Aujourd'hui, l'extrémisme et la xénophobie sont en train de devenir des thèmes de débat public, et ça, c'est positif.
Il y a de plus en plus d'agressions à l'Ouest alors que l'on croyait le phénomène plus virulent à l'Est...
Ce n'est pas un problème Est-Ouest. Il y a quelques années, des incendies criminels de foyers d'immigrés ont eu lieu dans les nouveaux Länder certes, mais également à l'Ouest, à Solingen ou à Möln. Mais il y a une différence: à l'Est, la violence quotidienne, celle de la rue, est plus sensible, plus grave. Il y a beaucoup de quartiers où les mino