Les «réformateurs» du président Mohammad Khatami avaient annoncé un jour historique. En faisant adopter par le nouveau Parlement plusieurs amendements à une loi sur la presse particulièrement restrictive, ils pensaient faire d'une pierre deux coups: tenir leurs promesses de libéralisation des médias et réussir leur premier test politique depuis leur victoire face aux «conservateurs» aux élections législatives de février.
Hier, l'intervention de dernière minute de celui qui, en Iran, constitue le vrai pouvoir, le «guide» de la révolution Ali Khamenei, aura transformé cette affaire en une Bérézina des «réformistes». Leur résistance opiniâtre n'aura pu empêcher l'anéantissement de leurs efforts pour mettre à l'ordre du jour de la rentrée parlementaire l'examen des fameux amendements.
Espoirs douchés. L'affaire s'est gâtée dès l'ouverture de la séance quand le président du parlement, Mehdi Karoubi, a révélé que le Guide avait demandé «dans une lettre au Majlis» que ce texte soit «retiré de l'ordre du jour». Fait quasiment sans précédent: les députés réformistes ont profité du début de la session ouverte au public pour contraindre la présidence du Parlement à lire cette lettre qui douche les espoirs de libéralisation des médias. «Si les ennemis de l'islam, de la révolution et du régime infiltrent notre presse qui joue un rôle capital dans la formation de l'opinion, cela constituera un grand danger pour la sécurité du pays et les croyances religieuses de la population, y affirme le