Berlin intérim
C'est devenu une habitude. Deux cimetières juifs ont été profanés. Onze pierres tombales ont été recouvertes de croix gammées et autres signes nazis, dimanche, à Rockenhausen, et hier, à Dielkirchen en Rhénanie-Palatinat. A Bamberg, également dans l'ouest du pays, la police a désamorcé hier une charge explosive posée devant un immeuble en partie occupé par des juifs. Un habitant avait découvert la bombe artisanale en sortant de chez lui le matin.
La communauté juive d'Allemagne n'a pas officiellement réagi à ces nouveaux affronts. Face aux outrages quasi quotidiens les autorités estiment à une trentaine le nombre de profanations perpétrées depuis le début de l'année la colère et l'indignation ne s'expriment plus.
Représentant des 85 000 juifs du pays, Paul Spiegel n'hésite plus en revanche à jouer de la menace depuis l'éclosion du débat sur la violence extrémiste en Allemagne, déclenchée par l'attentat de Düsseldorf qui a fait dix blessés dont sept d'origine juive. Il remet aujourd'hui en cause la présence de ses coreligionnaires dans le pays.
«Si le Conseil central des juifs [instance dont Spiegel est président, ndlr] constatait que la situation en Allemagne comporte des dangers pour les juifs, nous inviterions sans hésitation les membres de notre communauté à quitter le pays», déclarait-il il y a quelques jours. «La question est de savoir si les non juifs veulent que les juifs vivent ici, s'ils veulent d'une communauté juive.» Evoquant la vague de violences