Salmon, Idaho envoyé spécial
Sur le tableau, Steve Hart montre d'une main l'étendue de l'incendie. Il est six heures du matin au «camp du feu» de Salmon et c'est l'heure du briefing. Devant ses troupes, le commandant en chef de toutes les unités qui combattent le plus grand incendie des Etats-Unis, reconnaît que tout reste à faire. «Hier, explique-t-il, les conditions ont été terribles et les flammes ont gagné du terrain. Cela ne veut pas dire qu'il faut se décourager. Au contraire, nous allons nous remettre à l'ouvrage.» Il s'arrête un moment, glisse un sourire de dépit et ajoute: «De toutes façons, ce feu-là va brûler jusqu'aux premières neiges. Tout ce que nous pouvons faire, c'est essayer de l'empêcher d'aller trop loin.»
Constat d'impuissance. Les 1050 soldats du feu qui se battent contre les flammes dans ce morceau du nord-est de l'Idaho ne se résignent pas à la triste réalité: avec ses quelques quarante mille hectares de superficie, l'incendie qui ravage depuis plus d'un mois la forêt nationale de Salmon-Challis ne capitulera que devant mère nature. Et dans de nombreuses autres régions de l'Ouest décimées par les flammes, la situation est la même.
Ces feux sont trop importants pour que l'homme puisse prétendre y mettre un terme. «En fait, nous sommes tout simplement contraints de laisser brûler le coeur de l'incendie, explique encore Steve Hart, notre rôle, c'est de freiner sa progression et d'essayer de le limiter à un périmètre précis. On creuse des tranchées tout auto