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Libération

La science, médiocre pompier

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Les climatologues peinent à anticiper les brasiers.
publié le 9 août 2000 à 3h18

Pendant longtemps, les feux de forêt ont surtout été une affaire de pompiers. Mais les chercheurs s'en mêlent depuis quelques années pour tenter de dénouer les complexes relations entre les feux, leurs effets écologiques et leurs origines climatiques. Une discipline, la science des feux de forêts, qui peine encore à établir des certitudes.

Les feux de forêts sont-ils inéluctables?

Les incendies participent à l'évolution normale des écosystèmes. Ils permettent de régénérer la végétation des zones touchées, détruisent les vieux arbres et stimulent l'apparition de jeunes pousses. «Un feu peut être naturel, c'est le cas aux Etats-Unis où les incendies sont provoqués par la foudre», explique Jean-Jacques Tolron, de l'équipe «Agriculture et forêts méditerranéennes» du Cemagref (1). Pour lui, le feu n'est pas pour autant une nécessité, contrairement à la doctrine américaine qui préconise l'incendie comme outil de gestion sylvestre: «l'absence de feu ne nuit pas à la nature bien au contraire.» A force de frapper trop souvent une même zone, les calanques de Marseille par exemple, le feu provoque la disparition de la végétation. «Faute de couverture, l'érosion des sols devient importante et plus rien ne repousse.» Les modèles de simulation d'incendies permettent d'ores et déjà de déterminer les zones à risque en fonction de la température, des vents et de l'humidité des sols pour alerter les autorités de protection civile et mettre en place des mesures préventives, voire guider l'action