Rome de notre correspondant
Examens truqués, professeurs achetés, inspecteurs corrompus... Huit ans après les scandales de pots-de-vin et de financement illégal des partis politiques, l'Italie est depuis quelques semaines aux prises avec d'autres scandales de corruption, de «base» cette fois. De la Calabre à Rome, en passant par Salerne, Ascoli, La Spezia ou Latina, ce ne sont plus les secrétaires de partis, les hommes d'affaires ou des ministres qui sont mis en cause, mais des proviseurs de lycée, des magistrats et de simples fonctionnaires. Ils sont soupçonnés d'avoir falsifié des examens et concours d'...tat, parfois pour quelques centaines de milliers de lires dans des affaires de petit calibre.
«Usine à avocats.» Toutes n'ont pas en effet la dimension du scandale de Catanzaro. Depuis cinq ans, la ville de Calabre était devenue la plus grande «usine à avocats» du pays. Avec des taux de réussite au concours proprement stupéfiants: Plus de 81 % en 1998, 99 % l'année précédente. En 1997, sur les 2301 aspirants avocats, seuls six candidats n'ont pas réussi l'examen! En quelques années, la réputation de Catanzaro et de son bon air pour les épreuves juridiques, se répand dans toute l'Italie, et les candidats de Lombardie, des Pouilles ou de Vénétie se précipitent en Calabre pour passer l'examen. Il faut dire qu'à Gênes ou Lecce, le taux de réussite au concours d'avocats n'a pas dépassé les 36 % en 1998. A Milan, seuls 421 étudiants ont été admis sur 2300 inscrits. Fin juillet, l