Santiago de notre correspondant
Le juge Juan Guzman Tapia n'aura disposé que d'une journée pour se remettre dans le rythme. Arrêté plusieurs semaines pour raison médicale, il n'a repris ses fonctions que lundi. Le lendemain, la Cour suprême ratifiait officiellement la levée de l'immunité parlementaire d'Augusto Pinochet. Cette décision va bien sûr influer sur le travail de ce magistrat de 61 ans. Il est en effet chargé d'enquêter sur l'ensemble des plaintes déposées au Chili contre l'ex-dictateur, au nombre de 158 à ce jour. Cette tâche l'avait notamment conduit en mars à transmettre à la cour d'appel de Santiago la demande de levée d'immunité sollicitée par un groupe de sept avocats dans le cadre de l'affaire de la «Caravane de la mort». Un dossier que connaît bien Juan Guzman: c'est lui qui avait décidé de poursuivre l'an dernier plusieurs anciens hauts responsables militaires, en retenant contre eux le délit de «séquestre permanent» pour 19 cas de détenus toujours portés disparus. Et c'est pour ce même chef d'accusation qu'est poursuivi l'ancien dictateur.
Applaudissement. Il avait déjà tenté d'interroger Pinochet voilà quelques mois par le biais d'une commission rogatoire. Mais ce dernier, alors détenu à Londres, s'était refusé à répondre aux 75 questions qui lui étaient adressées, en expliquant qu'il ne reconnaissait pas la compétence de la justice britannique. Interviewé avant-hier après l'annonce de la décision de la Cour suprême, Guzman a déclaré qu'il espérait mainten