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Libération

Chavez en visite chez Saddam Hussein

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Le président vénézuélien est le premier chef d'Etat à se rendre en Irak depuis 1991.
publié le 11 août 2000 à 3h21

Le président vénézuélien Hugo Chavez n'en fait qu'à sa tête. Il a entamé hier une visite diplomatique en Irak, devenant ainsi le premier chef d'Etat à s'y rendre depuis la guerre du Golfe en 1991. Officiellement, Bagdad n'est qu'une étape parmi d'autres dans le cadre de sa tournée des pays de l'Opep, visant à préparer le sommet marquant les quarante ans du cartel pétrolier.

Guerre des mots. Dans les faits, c'est une initiative chavezienne qui énerve sérieusement le département d'Etat américain. La guerre des mots a démarré la semaine dernière. «C'est un faible honneur que d'être le premier dirigeant démocratiquement élu à rendre visite au dictateur irakien», avait déclaré son porte-parole Richard Boucher, ajoutant sur le ton de la menace, qu'il était «de l'obligation du Venezuela [...] de respecter toutes les résolutions [...] du Conseil de sécurité des Nations unies», notamment l'embargo sur l'Irak et l'interdiction de survoler son territoire. Le chef de la diplomatie vénézuélienne José Vincente Rangel s'était alors fait un plaisir de remarquer qu'il n'était pas interdit de s'y rendre par voie terrestre ou maritime, et que Chavez y arriverait donc «en patins ou à dos de chameau». «Il est absurde que des gens aussi pragmatiques sur le plan politique que les Américains ne puissent comprendre que le Venezuela, en tant que membre de l'Opep, ne doit pas faire de discrimination entre qui est démocratique et qui ne l'est pas au sein du cartel», avait-il ajouté plus sérieusement.

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