Los Angeles de notre correspondante
Après deux jours d'insultes entre factions rivales, le Parti réformiste américain (Reform Party, droite conservatrice) a explosé jeudi lors de sa convention à Long Beach, en Californie. On aurait cru une bande de manifestants gauchistes: un groupe chantant We Shall Overcome a marché vers le hall du camp ennemi et pris d'assaut la tribune aux cris de «Vos tactiques de chemises noires ne passeront pas.» Les deux courants ont évité de justesse l'affrontement physique. Et, déjà moribond, le parti créé, en 1 992, par le milliardaire texan Ross Perot pour offrir une alternative aux républicains et aux démocrates, risque de ne pas survivre à cette scission.
Ligne dure. L'enjeu de la convention était de désigner un candidat à la course à la Maison Blanche. A l'automne dernier, un des poids lourds de la droite ultraconservatrice américaine, Patrick Buchanan, a rejoint le Parti réformiste avec l'intention d'en devenir la tête de liste. Buchanan, qui écrivait les discours de Richard Nixon, a quitté les républicains, trop centristes à son goût, pour défendre une ligne dure.
Ainsi, à la convention de Long Beach, a-t-il dénoncé «le déclin moral et social de l'Amérique», fustigeant, comme à son habitude, l'homosexualité et l'avortement, une «opération médicale devenue pour l'Amérique aussi banale que les amygdales».
«L'homosexualité rampante est le signe de la décadence culturelle et morale depuis Rome jusqu'à Weimar», a-t-il déclamé, attaquant autant Hillar