Qalqiliya envoyé spécial
Le samedi, la rue principale de la ville palestinienne de Qalqiliya, en Cisjordanie, est israélienne. Dans les boutiques arabes, les clients sont juifs et les prix des fruits, des légumes, et même des meubles de jardin, sont en hébreu. On vient des localités israéliennes toutes proches acheter moins cher. Cette proximité avec Israël fait que l'on se rend aussi à Qalqiliya pour vendre sa force de travail. Mais, dans ce dernier cas, c'est de Gaza que l'on vient.
On les estime à 3 000, peut-être 4 000, les jeunes qui, chassés par la pauvreté, ont quitté la cité côtière palestinienne pour s'installer dans la petite ville-frontière elle compte quelque 60 000 habitants , depuis laquelle ils vont quotidiennement travailler en Israël. Un chauffeur de taxi sait où les trouver. «Quoi! Les jeunes de Gaza? On ne veut pas d'eux. Qu'ils foutent tous le camp!» Ce ressentiment, on le retrouve d'un bout à l'autre de la ville. Et, dernièrement, il a éclaté sous la forme de rixes, de bagarres au couteau et de mises à sac d'appartements. Jeunes Palestiniens contre jeunes Palestiniens. Ceux de Cisjordanie contre ceux de Gaza.
A coups de brique. En face de l'entrée d'un petit immeuble habité par les Gazaouites, on distingue les vestiges d'un foyer. Lors d'un raid, les jeunes de Qalqiliya y ont brûlé les meubles et les effets personnels de plusieurs résidents, «pour qu'ils ne reviennent plus». Certains d'entre eux ont aussi été tabassés. Il y a eu sept blessés chez les jeu